Paroles de lecteurs Des critiques en réponse aux voeux de la FNPL
Prix du lait dérisoire, incitation à produire toujours plus, conséquences non anticipées de l'arrêt des quotas laitiers, déconnexion des réalités du terrain, intérêts personnels privilégiés : les lecteurs de Web-agri ont répondu aux voeux de la Fédération nationale des producteurs laitiers (FNPL) par de nombreux reproches. Si la plupart des commentaires sont unanimes sur ces points, quelques-uns rappellent que se plaindre sans arrêt ne sert pas à grand-chose et que les responsables professionnels ont au moins le mérite de s'engager.
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Olmer : « La FNPL n'est pas capable d'obtenir des prix rémunérateurs dignes de ce nom dans les coopératives laitières, au sein desquelles certains de ses administrateurs siègent pourtant ! Éleveurs, il faut une rébellion générale, tout travail mérite salaire ! »
Choubaca : « Les personnes à la tête de la FNPL sont aussi celles qui dirigent les grosses coops. La priorité pour eux : que ces dernières fassent du volume, peu importe le prix du lait payé aux paysans. De grâce, arrêtez de nous prendre pour des c... ! Les grosses coops sont devenues pires que les industriels laitiers privés. Nos grands-parents vont se retourner dans leurs tombes s'ils voient ce que sont devenues les coopératives qu'ils ont créées pour vendre leurs produits plus cher et baisser le prix des appros ! »
Poly : « Tu as raison, mais les choses semblent malgré tout évoluer dans le bon sens, du moins dans les intentions. Se plaindre en "aboyant" en bas de chaque article ne change pas le fond du problème. Au moins, les responsables professionnels essaient de faire bouger les lignes. »
Titian : « Certes, aboyer à tout va n'est guère productif, mais penses-tu réellement ce que tu dis à propos du syndicat laitier ? »
« Pas capable d'obtenir un prix du lait rémunérateur »
Laitier35 : « Ce n'est pas lui, en effet, qui fait bouger les lignes. Il réclame un prix du lait aux alentours de 350 €/t. Les 396 € cités par l'Idele sont en réalité beaucoup plus proches des 450 € réclamés par la Coordination rurale et l'EMB. Le Cniel a ricané quand l'EMB a exposé, en 2017, sa méthode de calcul du prix du lait. Or, celle-ci a été la seule présentée à la Commission européenne en septembre 2018 ! »
Steph72 : « La FNPL veut montrer qu'elle défend les producteurs parce que c'est la période des élections des chambres d'agriculture. Elle qui était pour la suppression des quotas laitiers... Il ne faut rien attendre de ce syndicat, il ne fait que collecter nos CVO (cotisations volontaires obligatoires, NDLR). »
Jonathan : « La FNPL fait bouger les lignes ?! Ce n'est qu'un syndicat inutile qui nous coûte cher. Dans l'article, il dit que les accords Savencia avec Intermarché ne représentent que 2 % de la collecte laitière française, donc que cela n'a pas d'incidence sur le prix du lait. Et plus loin, que le Royaume-Uni importe 3 % de cette même collecte et que le Brexit pourrait lui impacter le prix du lait. J'ai du mal à comprendre. La FNPL cherche des explications plus ou moins vaseuses pour justifier un prix du lait très bas. Avant, c'était la faute de la poudre de lait. Maintenant qu'il n'y en a presque plus, ça va être celle du Brexit !! »
Tintin : « Le principe est d'endormir les producteurs avec des "ça ira mieux demain "! C'est la panade depuis 30 ans. Seuls les syndiqués crédules de la FNPL/FNSEA avalent ces sornettes ! »
Des pseudos justifications et peu d'actions
Jonathan : « Dire qu'elle prônait la fin des quotas laitiers et prétendait que cela se passerait bien, qu'il y aurait des contrats entre producteurs et acheteurs pour fixer le prix de vente... Du vent ! (...) Honte à vous et à vos magouilles ! Un jour, vous devrez rendre des comptes !! »
Changement : « De toute façon, bientôt, il ne restera presque plus d'éleveurs vu le nombre de liquidations et d'arrêts volontaires. D'autant que rien n'est prévu pour lutter contre la baisse du nombre de producteurs laitiers. La France ne sait que diviser, ruiner, augmenter la pauvreté... Les campagnes françaises sont dans un état lamentable, tant au niveau économique qu'humain. Plus de commerces ou autres activités économiques, de vie sociale, de constructions, d'entretien du réseau routier, etc. Et nos élus professionnels ne proposent rien face à ce déclin. Le grand gagnant des élections des chambres d'agriculture sera l'abstention. Marre de ces batailles de pouvoir qui sont vaines. Les éleveurs attendent autre chose de leurs syndicats. Voilà pourquoi ils aboient dans les forums et sur les réseaux sociaux, eux qui sont justement aux abois, abandonnés dans un silence insupportable... (...) »
Jmb67 : « Sachez que des places vacantes pour prendre des responsabilités, il y en a plein les organismes agricoles. Notre profession a besoin de gens qui s'engagent ! Les critiques et utopies sont faciles, la réalité et la confrontation beaucoup moins. (...) »
Jonathan : « Seuls les élus nationaux sont aux pouvoirs, les autres n'ont qu'à rester chez eux. En face de leur discours productiviste, il n'y a pas de prix. "Faites du lait" qu'ils disent, "si on peut le vendre, on vous donnera quelques euros, sinon vous pouvez fermer boutique, on s'en fout". »
« Déconnectée du terrain et des difficultés des éleveurs »
Steph72 : « Être dans une bulle et passer son temps en réunion coupent de la la réalité catastrophique du terrain. Ainsi, les intérêts de l'agroalimentaire priment sur le revenu et la pérennité des exploitations laitières. (...) Le prix du lait actuel est lamentable quand on sait que les charges ont augmenté (alimentation à cause de la sécheresse, carburants…). Si certains avaient davantage soutenu la régulation de la production laitière, on n'en serait peut-être pas là. »
Patou : « Le pouvoir et le fait de se sentir supérieur ont tendance à rendre aveugles et insensibles aux difficultés des éleveurs. (...) »
Encourager « la régulation de la production laitière » plutôt que « le produire +++»
Jmb67 : « Vous accordez trop d'importance à la FNPL et plus généralement à la FNSEA. Ce ne sont pas elles qui discutent le prix du lait, mais les organisations de producteurs (OP) face aux industriels et aux administrateurs pour les coops. La régulation, je l'approuve à 100 % mais seule la France a gardé une maîtrise de la production laitière, les pays du nord produisent au maximum de leurs possibilités. »
Moty : « Je suis globalement en accord avec vos réflexions. J'insisterais juste sur la régulation de la production laitière au niveau européen, qui paraît être la seule solution pour que chaque producteur puisse avoir un prix du lait rémunérateur (en conventionnel, AOP ou bio). Mais pour cela, il faut s'organiser et surtout que les dirigeants actuels des syndicats et des coopératives arrêtent d'encourager éternellement le "produire +++". Après, chaque producteur, qui accepte d'augmenter sa production, a sa part dans la chute du prix du lait et du nombre d'élevages laitiers. Les fermes en difficulté ne sont pas que des petites structures, certaines produisent plus d'un million de litres de lait... Je le constate fréquemment au sein de l'association où je suis bénévole. »
Tintin : « Il ne faut pas seulement s'occuper du prix du lait, il faut également travailler sur la répartition des marges dans l'ensemble de la filière laitière. Si le lait conventionnel était payé 400 €/t en France, les industriels iraient s'approvisionner en Allemagne. En revanche, il ne faut pas rêver, la régulation à l'échelle européenne n'est pas possible, ce n'est pas dans l'ADN de nos collègues hollandais, irlandais, etc. »
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